lundi 13 mars 2017

Florent ROY, Triathlète. Candidat à la Présidence de la Fédération Française de Triathlon

Par Rogue Coe. 
 
1. Peux-tu résumer le triathlon en 3 mots? 
 Diversité / Passion / Partage, trois mots qui je ressens au quotidien depuis presque 20 ans où je suis licencié.

2. Quel est ton meilleur souvenir de triathlon?
Beaucoup d’excellents souvenirs. S’il ne fallait en garder qu’un, ce serait le championnat de France Junior à Autun en 2002. Je termine 10e alors que j’avais fait 63e l’année passée. Je pleure de bonheur pendant une heure à l’arrivée. Mais plus généralement, ce sont toutes les courses par équipe que j’ai pu faire. Des moments forts car partagés.

3. Tu es triathlète. Je crois que tu as couru sous les couleurs de Bouliac. Quel est ta vision d'un club ?
Pour moi, un club, c’est comme une famille. On s’y retrouve avec des personnes qui sont animées de la même passion. Pas d’âge, pas de barrière sociale, on s’y sent bien, en sécurité et on y rit beaucoup. C’est important le rire.

4. Il existe trois type de club, le club loisir le club Elite et le mixte des deux. J'ai l'impression que la notion de club loisir est en train de disparaître. Quel est ton sentiment sur ce sujet?
J’ai le sentiment inverse. Je pense que c’est les clubs à dominante loisir vont croître de manière exponentielle. La dynamique du Triathlon Santé est vraiment en train de prendre et on voit de plus en plus de personnes se détacher de l’esprit de compétition. C’est une évolution sociétale. J’ai l’impression que, de plus en plus, ce qui compte, c’est de se sentir bien dans sa peau sans fixer d’objectif de résultat.

5. Parlons d'encadrants et d'entraîneurs. Il existe de bons entraineurs et de bons encadrants dans nos clubs. Mais il existe aussi des entraineurs avec des compétences très limités n'ayant qu'un livre pour dispenser leurs cours Est ce que le développement rapide du triathlon ne va pas nuire à la qualité de ses encadrants ?
C’est une des craintes que j’ai formalisées à l’étape 7 du projet que je porte. La professionnalisation sera un enjeu majeur de notre développement. Il est nécessaire de permettre l’accès aux formations pour le plus grand nombre sans rogner pour autant sur la qualité. Il faut également travailler sur la formation de la gouvernance à ce nouveau défi et façon de travailler.

6. Les temps limites sont souvent un frein à un engagement sur une épreuve pour des novices ou sportif "amateur", et vu les prix de certaines épreuves il est dur de faire sortir. Ce principe n'est-il pas un facteur limitant au développement du triathlon?
Les temps limite se trouvent principalement sur les épreuves distance XXL. Si c’est un facteur limitant, il me semble marginal. En revanche, les coûts d’organisation sur les épreuves XS font que le nombre d’organisateurs est limité. J’ai proposé dans l’étape 3 du projet que je porte de supprimer les droits d’organisations et de simplifier l’arbitrage pour ces épreuves de démocratisation. L’objectif est d’augmenter ces épreuves de démocratisation et de créer l’expérience Triathlon pour le plus grand nombre.

7. Il est difficile d'organiser des triathlons, j'ai vu disparaître un triathlon, il n'avait pas l'autorisation administrative pour organiser son épreuve une année et un autre qui revient avec difficulté cette année. Est-ce que le triathlon ne souffre pas d'une mauvaise image auprès des autorités?
Les règles sécuritaires et administratives sont de plus en plus contraignantes. Ajouté à cela, le Triathlon souffre du côté marginal qui est inscrit dans nos gênes. Cela a néanmoins un point positif. Nos organisateurs sont soucieux d’assurer au mieux la sécurité et c’est une garantie forte pour améliorer cette image. Les retours que j’ai pu avoir vont dans cette direction. Difficile au début et une véritable relation de confiance avec les services administratifs par la suite. Il faudra accompagner les organisateurs dans l’accès à la ressource sur la mise en place des moyens de sécurité. Ce sera l’objet du projet porté par le membre du Conseil d’Administration en charge de l’accompagnement des organisateurs.

8. Le triathlon est vraiment un sport magnifique avec bien sûr la réunion des trois disciplines mais surtout les différents formats du triathlon enfant au format XXL Pourtant l'image du triathlon et son l'histoire, pour le grand public reste les gros formats je dirais que cette image est même accentuée par certains triathlètes avec la fameuse phrase tu n'es pas triathlète si tu n'as pas fait un XXL. Comment changer cette image?
En fait, je pense qu’il ne faut changer aucune image. Le Triathlon, c’est tout ça. Vouloir changer une image qui est vraie est un combat perdu d’avance. Nous sommes multiples, assumons-le. Plutôt que de « casser » une image, construisons en d’autres. Plutôt que de considérer que nous sommes ça OU ça, considérons que nous ça ET ça. Nous avons cette chance d’être complexes, nous devons en faire une force.

9. J'ai la chance d'évoluer dans un super club où tout me monde à sa place, mais j'entends parler souvent de personne désirant quitter leur structure car ils ne reçoivent pas de réponse à leur attente. Par exemple en natation on ne corrige pas la technique ou en vélo on ne corrige pas la position etc... Est-ce une généralité à l'ensemble des clubs de triathlons ou doit-on avoir des prérequis pour adhérer à un club?
Il n’y a aucun pré requis à avoir à mon sens mais cela dépend de la politique de chaque club. Il faut considérer les choses sous l’angle de l’encadrant. Vouloir répondre à toutes les attentes de chaque licencié d’un club n’est pas réalisable. Une seule personne ne peut pas corriger 20 pratiquants. Une dynamique collective ne peut être apparentée avec un coaching individuel. Je pense qu’il est important d’accompagner les clubs dans le fait de définir clairement leur politique. Elle dépendra notamment de leur capacité d’accueil et d’accompagnement des licenciés.

10. Comment as-tu découvert le triathlon?
J’ai assisté au premier triathlon fait par mon père en 1991, puis j’ai assisté au premier triathlon Indoor de Bordeaux en 1992 et j’ai fait mon premier triathlon en 1995. On peut dire que j’ai baigné dedans et j’apprenais par cœur les résultats de l’époque dans Triathlète Magazine.
 
11. J'ai la chance de pouvoir poser mes questions à des amis ou à des légendes du triathlon. A qui voudrait tu poser tes questions? Qui est ta référence dans le milieu du triathlon ou du sport en général ?
J’ai eu la chance de rencontrer Mark ALLEN lors des 25 ans de la FFTRI et l’ITU en Avignon mais je dois avouer que je n’ai pas vraiment d’idole. Néanmoins, une personnalité du sport qui me donne beaucoup d’émotion, c’est Peter SAGAN. Un sportif comme je les aime. Humain, souriant, performant, il respire la joie de vivre et transmet un message positif. C’est ça que j’aime dans le sport, cette faculté à transmettre des émotions.

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