mardi 14 février 2017

Cendrine Gerosa : Victorieuse du FrenchMan 2016 et adepte du Swimrun

Cendrine Gerosa : Victorieuse du FrenchMan 2016 et adepte du Swimrun

Franck: Pour nos lecteurs qui ne vous ne connaissent pas, pouvez-vous nous dressez un rapide portrait ?  
Cendrine: J’ai 35 ans et vis en couple. J'ai une formation d'économiste et travaille dans l’administration publique, au service de la santé publique. Aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours fait du sport: gymnastique, tir sportif, volleyball en compétition, sans oublier les sports de saison (ski, planche à voile, randonnée, etc.). Après avoir couru quelques marathons, j'ai commencé à nager pour varier un peu et, en 2013, j'ai rejoint le Rushteam Ecublens. De fil en aiguille, j'ai commencé à courir avec le club avant d'acquérir mon premier vélo. Ne restait plus qu'à faire le pas de la première course pour attraper le virus du triathlon.
 
Franck: Vous êtes une triathlète suisse. Connaissez-vous le secret qui fait de la Suisse un pays de grand triathlète ?  
Cendrine: Ah non, je ne le connais pas, mais si vous le trouvez ça va intéresser beaucoup de monde… Sinon, on a un lieu idéal pour s’entraîner: du plat, des montagnes, des lacs, c’est varié et il n’est pas nécessaire de faire beaucoup de kilomètres. Je n’ai qu’à ouvrir la porte de chez moi pour choisir.
 
 
 
Franck: Vous avez remportez le Frenchman en 2016. Comment avez-vous vécue cette course ? Cendrine: Comme une belle surprise! C’était le premier triathlon de la saison et l’objectif. J’avais l’intention de faire un meilleur temps que lors de ma première course sur la distance Ironman: j’ai non seulement réussi mais je suis aussi montée pour la première fois sur un podium en triathlon !
Et pourtant, ça n’allait pas de soi. La semaine précédente, j’ai eu un refroidissement et je me sentais encore fatiguée la veille. Mais, une fois la course lancée, c’était trop tard pour se poser des questions.
Comme à mon habitude, je ne suis pas partie très vite en natation, pourtant je suis sortie en 2e position de l’eau. Sur le vélo, les aller-retours me permettaient de croiser les autres membres de mon club (nous étions 5) mais je n’arrivais pas à repérer les autres filles. Du coup, au début du dernier tour (il y en avait trois), je n’ai pas compris tout de suite que je passais en tête en dépassant une concurrente. C’est un peu plus loin, lorsque les motos me précédaient que j’ai compris. J’ai alors essayé de profiter de ce moment, ce n’est pas tous les jours qu’on se fait ouvrir la route. Même s’il pleuvait à ce moment-là, je ne voulais pas être ailleurs.
Dans la zone de transition, j'ai retrouvé trois membres du club et on a échangé deux mots pour se motiver. En débutant à pied, je me répétais de faire ma course et de garder mon rythme, c’était encore long... Je ne pensais pas finir devant et je m’attendais à me faire dépasser… mais ce n’est pas arrivé. Je ne savais pas où en étaient les autres filles en les croisant (pas de chouchou). Même si certains moments ont été plus compliqués - 15e km et vers la fin pour les quadriceps - j’ai gardé mon rythme… Ce n’est que vers le 37e km que j’ai su que j’avais suffisamment d'avance pour en profiter. Ca m’a permis d’apprécier et de remercier les bénévoles et spectateurs qui m’ont encouragé pendant toute l’épreuve.
Et puis la dernière ligne droite est arrivée: je me souviens de la banderole, des photographes juste derrière. Je ne sais plus si j’étais plus contente d’en terminer ou de terminer devant - un peu des deux je suppose… J’ai soulevé la banderole, pris la pose pour les photographes, fais le tour d’honneur et répondu à quelques interviews. Et puis j’ai retrouvé les autres Rushtistes : tous étaient finishers! Ce fut une journée étrange, pleine d’émotions. Et j’ai été surprise que le lendemain les gens me reconnaissent sur le site de la compétition et me félicitent.
Ensuite, il m’a fallu un peu de temps pour redescendre sur terre. Et puis, mon objectif réussi, la suite de la saison n’a été que du bonus.
 
Franck: Pouvez-vous définir le triathlon en 3 mots? 
Cendrine: Détermination, gestion et émotions.
 
Franck: Quels sont vos projets pour 2017?  
Cendrine: Le principal objectif sera l’Ironman de Francfort. Il s’agit aussi d’une sortie club où nous serons 18! Et, il y aura des courses de préparation: le half de Doussard, quelques triathlons et courses sur route en Suisse. Et pour finir la saison, un swimrun longue distance. 
 
Franck: Quelle est votre plus beau souvenir de compétition?  
Cendrine: Le jour de mon 30e anniversaire, j’ai participé à ma première course longue distance: la course de montagne Sierre-Zinal. A 7h du matin, au milieu d’un chemin étroit, on était arrêté à cause du monde. En échangeant quelques mots avec ceux qui étaient autour de moi, ils ont découvert que c'était un jour spécial. Des gens que je ne connaissais pas m’ont chanté un « joyeux anniversaire » en pleine forêt, devant une vue à couper le souffle alors que le soleil se levait... Ensuite, on a tous repris notre route. 
 
Franck: Quelle course, toutes disciplines confondues, vous fait rêver ?  
Cendrine: Il y a six ans, je débutais sur les longues distances, je faisais mon premier marathon, je pensais alors que les courses Ironman étaient faites pour les « fous » et je viens de tester le swimrun… Alors celle qui me fait rêver? La prochaine. Parce que c’est celle que je prépare. Pas très original, mais je ne sais pas encore où cela me mènera et c’est aussi ce qui en fait l’intérêt.
Franck: Vous avez remportée le sprint mixte du swimrun d'Engadin. Est-ce une discipline que vous appréciez? Cendrine: J’ai découvert le swimrun à cette occasion. J’apprécie son côté ludique, d'être en pleine nature, la liberté puisqu’on emporte tout avec soi et surtout de partager cette expérience. Et puis les courses ont lieu dans des paysages grandioses: une recette idéale!
 
Franck: Quel type de préparation devez-vous faire pour un swimrun ?  
Cendrine: Pour l’Engadine, la préparation a été minimaliste: quelques essais de natation avec les chaussures et l'élastique et un peu de course avec la néoprène. Mais rien de spécifique, nous venions de finir la première partie de la saison et n’avons pas changé nos habitudes: ni pull buoy, ni plaquettes. Après pour une course plus longue, il faudrait s’entraîner davantage avec son partenaire, peaufiner les détails et trouver les accessoires adaptés à chacun (pull buoy, plaquettes, etc.).
 
Franck: Une des difficultés de swimrun et surtout Engadin est la température de l’eau. Comment gérez-vous et avez-vous un entraînement spécifique pour nager à cette température (12 à 14°)? Cendrine: Lors d’une sortie de préparation, on a nagé dans un petit lac de montagne qui ne devait pas dépasser les 10° degrés. Je m'attendais à cette température, mais l'eau en Engadine était plus chaude - il faut aussi dire qu'avec le sprint nous n'avons nagé que dans un seul lac. Alors l’eau ne m’a pas paru froide. Et puis, à essayer de suivre Jean-Claude, mon coéquipier, l’appellation « sprint » portait bien son nom, j’ai eu chaud tout du long.
 
Franck: Que puis-je vous souhaiter pour cette nouvelle année ?  
Cendrine: D'avoir du plaisir dans la préparation et d’être au départ de mes objectifs.

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