lundi 6 février 2017

Julie Moss, l'unique

Julie Moss, l’unique

Par QK Chris et Rogue Coe 
Sa mésaventure de fin de course, lors de l'Ironman d'Hawaï en 1982 fut diffusée dans le monde entier, par la chaîne ABC. Cet exploit involontaire participe à la popularisation mondiale de la compétition et devient une sources d'inspiration, tant des futurs compétiteurs que de la marque Ironman, qui adopte pour devise : « Tout est possible » « Anything is possible ». 
Franck : Tout est extraordinaire en 1982 pour votre premier triathlon à Kona. Comment s’est déroulé votre préparation cet effort? 
 Julie Moss : Je n'ai pas pris le Ironman 1982 très au sérieux. J'avais regardé la course de 1981 sur ABC Wide World of Sports et j'ai pensé que les distances étaient de la folie mais la Grande Île d'Hawaï était belle. J'avais besoin d'un « Senior Project » pour terminer mes études universitaire et j'ai pensé impulsivement pourquoi pas courir un Ironman. Je n'étais pas une athlète , et le seul sport, que j'ai fait, était le surf, Je n’avais jamais couru une seule des distances Ironman, ni la natation, vi le vélo ni la course à pied quand j’ai commencé la course. Parce que je ne comprenais pas ce qu'il fallait faire pour m'entraîner à un événement d'endurance comme un Ironman, je ne prenais pas l’entrainement très au sérieux non plus. J'ai tergiversé pendant des mois et ce n’est que quand j’ai dû rendre un rapport d’avancement de ma thèse que j’ai commencé à m’entrainer. C'était seulement 2 mois avant la date de la course, le 6 février. Quand j’ai finalement commencé l’entrainement, J’ai fait exactement ce que vous ne devriez pas faire, je me suis entrainer intensément pendant 2 mois plein jusqu'à la journée de la course sans arrêt.
Franck : Pouvez-vous résumer le triathlon en trois mots?  
Julie Moss : Dans le sens le plus pur triathlon est: Natation / vélo / course, mais pour résumer le Ironman Triathlon à Kona, je dirais engagement / Endurance / Vaincre
Franck : Quel est votre meilleur souvenir du triathlon? 
Julie Moss :Jusqu'à maintenant, je dirais de mettre ma main sur la ligne d’arrivée à l’Ironman de 1982. Cependant, je courrai à Kona cette année lors de la course de 2017 pour célébrer 35 ans de sport et j'ai l'intention de faire de ce triathlon le plus mémorable.
Franck : Vous êtes un grand athlète, vous avez gagné plusieurs triathlons longue distance. Est-ce que kona 1982 ne prend pas une trop "grande place" dans votre carrière? Julie Moss : À long terme, l'impact de l’arrivée dans l'Ironman en 1982 a été primordial pour moi, plus que n’importe quelles victoires dans les autres courses dans ma carrière.
Franck : Il y a beaucoup d'anecdotes sur votre course à Kona. Pouvez-vous nous en raconter une ? 

Julie Moss : Ha Ha Je pense que je vais conserver ces anecdotes pour mon nouveau livre, "Crawl of Fame" qui sera publié en 2017. Mais je vais vous raconter une, je me souviens de chaque instant de ce dernier 1/2 mile de 1982 comme si c'était hier. Plus mon corps lâchait, plus je devais puiser en moi-même. Ce que j'ai découvert était une richesse inexploitée de volonté et de courage, à l'intérieur de moi. L'Ironman a mis mon âme à nu, et c'est dans votre âme que vous découvrez qui vous êtes vraiment et ce que vous êtes réellement capable de faire.
Franck : Votre profession est liée au sport. Vous êtes une légende du sport. Quel est le rôle du sport dans ta vie?  
Julie Moss : Je suis heureuse de dire que le fait d'être un athlète est une fois de plus un rôle que j'embrasse de tout mon cœur. Aujourd’hui, je suis heureuse d'être une nouvelle ambassadrice pour la société de chaussures de course, Hoka One One, donc en ce sens, je suis un athlète professionnel à nouveau. Je m'entraîne pour une très grande année de triathlon. Pour me préparer pour ca, je vais courir un marathon trail le 14 janvier, puis un trail 50K le 4 février. (Les pistes sont plus faciles sur les genoux plus âgés). Une fois que j'ai terminé ces courses et que j'ai des kilomètres dans mes jambes je vais me concentrer sur l’Ironman CA 70.3 1er avril, suivi de l’Ironman Texas le 22 avril. La deuxième moitié de l’année sera entièrement dédié à Kona.
Je crois en des objectifs qui exigent un niveau profond d’engagement. Votre objectif devrait vous inspirer à sortir du lit chaque jour avec le désir d’avancer vers la prochaine étape et d’atteindre votre objectif. Cela étant dit, pour mon 35e anniversaire de l’Ironman 1982, l’objectif est d'aller aussi vite ou PLUS VITE qu’en 1982. Je suis un plan d’entrainement pour le faire en 11h10 à presque 59 ans. Il est drôle que ce chrono ne permettra peut-être pas de monter sur le podium de mon groupe d’âge. Cependant, je ne suis pas en compétition contre qui que ce soit, mais plutôt encore une fois de retrouver ce ressenti profond qui existe quand vous êtes totalement dépouillée et vulnérable, de trouver le courage de surmonter cette étape, jusqu'à ce que vous atteigniez la ligne d'arrivée. Je veux connaitre encore ce sentiment intérieur pur qui vient sur un Ironman. Découvrir ce ressenti et cette introspection a toujours été le rôle que le sport a joué dans ma vie passée et présente.


         Kathleen McCartneyet Julie Moss

Franck : Vous avez joué un rôle majeur dans le développement du triathlon. Quel conseil donneriez-vous à un jeune débutant?  
Julie Moss : Il y a un concept dans le bouddhisme zen signifiant "esprit débutant". Il se réfère à avoir une attitude d'ouverture, de positivité, d'enthousiasme et d’absence de préjugés lors de l'étude d'un sujet, que l’on soit débutant ou d’un haut niveau. C'est le meilleur conseil que je peux donner à un triathlète débutant ou même un très expérimenté, rester ouvert. C'est mon « esprit débutant » qui m'a permis de réaliser la course emblématique de 1982. Avec seulement quelques mois d’entrainement, mon seul atout était mon attitude positive et le manque de peur. Votre premier triathlon devrait être amusant et à un certain moment quand il cesse d'être amusant, OUI, dans chaque triathlon il y a un moment où qui n’est pas amusant, alors restez positif et n'oubliez pas que personne ne vous a forcé à le faire et il sera bientôt terminé!
Oh et ne pas commencer avec la distance Ironman ha ha.
Franck : Les images fortes de votre arrivée ont fait le tour du monde. En 1997, Wendy Ingraham et Sian Welch ont terminé leur triathlon de façon dramatique, ainsi que Paula Newby Frazier. Pensez-vous que les femmes sont mentalement plus fortes pour ces événements?
Julie Moss : Je pense que les femmes que vous avez mentionnées sont toutes des femmes étonnantes en plus d'être triathlètes de classe mondiale, j'ai la chance de les appeler mes amis. Sont-elles mentalement plus forts que les hommes? Hmmmm Je ne pense pas que cela soit une juste. J'étais avec Mark Allen pendant toute sa carrière de triathlète et je n'ai jamais connu un esprit plus fort quand il s'agit de courir un Ironman. Je dirais que, comme les femmes réduisent l'écart sur les hommes dans les compétiitons d'endurance comme l’Ironman et Ultra Running, cela pourrait suggérer que nous avons une physiologie qui peut être mieux adapté pour les longues distances.

Franck : En 1982. La place des femmes dans le sport et dans la vie n'était pas la même qu'aujourd'hui Pensez-vous que votre détermination a changé d'attitude?  
Julie Moss : Oui, je pense que ma arrivée en 1982 illustre que la détermination n’est pas liée au sexe , mais plutôt au cœur.
Courir un iroman n’est pas de terminer premier, mais plutôt de trouver le cœur pour finir, je suis très fier du fait que mon premier triathlon a inspiré le crédo Ironman de "Just Finishing is a Victory"
Franck : Que pensez-vous du triathlon aujourd'hui? Est-ce toujours une aventure ou un simple sport?  

Julie Moss : Le triathlon d’aujourd'hui est multiforme. C'est à la fois un simple sport et une aventure. Vous pouvez choisir de vous concentrer sur une distance spécifique comme les hommes et les femmes qui poursuivent le rêve olympique, ou vous pouvez entrer dans un "simple" sprint pour le plaisir ou faire un relais pour avoir un avant-goût du triathlon. Finalement, certains vont aller vers le Saint-Graal du triathlon, l’Ironman.
Personnellement j'aime l'aventure de la préparation d’un Ironman et alors que j'écris ceci, je suis complètement amoureuse de l'aventure Ironman que m’apprête à vivre en 2017. Chaque jour est nouveau, chaque jour est exigeant et chaque jour, je dois aller au plus profond et compter sur le meilleur de moi-même, même si ce n'est que pour l’espace d’un instant. C’est l’addition de ces moments qui propulse au-dessus et au-delà du domaine ce sport simple vers une aventure qui change la vie. C'est mon souhait le plus sincère que tout le monde expérimente un sport qui fera remonter leur belle âme.

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